6 nov. 2016

Tinashe - NightRide [Mixtape Review]



Alors qu'on attend son album JoyRide depuis plus d'un an (l'ère a été lancée début Septembre 2015 avec Party Favors), c'est finalement NightRide que Tinashe nous a proposé ce Vendredi 4 Novembre 2016. Il s'agit en réalité d'une mixtape destinée à patienter avant l'album dont elle est présentée comme le préquel. La chanteuse dit avoir travaillé sur les deux projets en parallèle, depuis quasiment deux ans. Il apparaît assez évident que ce diptyque n'était pas prévu à la base, puisque l'album n'était pas censé être autant reporté. La sortie de la tape intervient uniquement pour palier au fait que l'opus a (encore) du retard et toujours pas de date de sortie.
Compte tenus du nom et de la teneur musicale de la tape, il y a fort à parier que JoyRide sera totalement orienté Pop avec notamment les (médiocres) singles Player et Superlove, tandis que NightRide représente sa facette urbaine sombre et mystérieuse et contient probablement tous les morceaux non typés Pop qu'elle avait enregistrés pour JoyRide. Dans de telles conditions, ses fans risquent de ne pas être intéressés par l'album qui fera probablement un flop encore plus grand que le précédent (pourtant excellent)... s'il sort un jour...

Mais trêve de suppositions, retour à la mixtape qui saura combler les fans de la première heure. Et c'est bien là le plus important. Premier projet de la belle californienne depuis le très bon EP Amethyst sorti en Mars 2015 (et chroniqué ICI), il se situe dans le même registre qui lui va si bien et que l'on aime tant.

Parfaite track d'ouverture, Lucid Dreaming pose bien les bases de ce qu'est NightRide. Cet excellent morceau planant et aérien captive dès la première écoute. Accrocheur avec ses basses appuyées, envoûtant grâce à la jolie voix caractéristique de la miss, il rappelle avec délice le meilleur de son génial premier album Aquarius.
Le reste du projet est tout aussi plaisant et mystérieux, entre pures douceurs Néo-R&B aux ambiances éthérées et vaporeuses très apaisantes (C'est La Vie, Sunburn, You Don't Know Me), et délices Synth-Pop hypnotisants dont la ravissante mélodie est complimentée par une voix sublime (Soul Glitch, Spacetime, Ghetto Boy), en passant par des morceaux plus sombres et sensuels aux influences Trap Music aux basses bien présentes (Sacrifices) et des bangers percutants déjà connus.
En effet, parmi les 15 morceaux de la tracklist (13 + 2 interludes), on retrouve les singles urbains que l'auteur de 2 On a sortis depuis le début de l'ère, à savoir Party Favors, Ride Of Your Life et Company. Seul le merveilleux Energy manque à l'appel et c'est dommage car il se serait parfaitement intégré à l'ambiance générale de ce savoureux projet en plus d'être l'un des deux meilleurs singles. L'autre chose à déplorer est l'absence de Young Thug sur Party Favors. Il apportait pourtant une valeur ajoutée et un vrai relief à cet excellent morceau qui perd un peu de son potentiel. Sans doute la faute à des autorisations de label trop difficiles à décrocher pour une mixtape gratuite.

Quoiqu'il en soit, NightRide est génial et ne mérite pas d'autre reproche. C'est la 5ème mixtape de sa carrière (In Case We Die et Reverie en 2012, et Black Water fin 2013) et la qualité est encore une fois bien présente. Après maintes digressions et errances Pop à la recherche d'un Grammy Award perdu d'avance, Tinashe se réconcilie enfin pleinement avec son style initial, celui qui l'a fait connaitre et lui a permis de construire sa fanbase. C'est le projet qu'attendaient tous ceux qui l'apprécient depuis ses débuts. Avec NightRide, JoyRide devient finalement insignifiant : son contenu peu décevoir et sa sortie continuer d'être remise aux calendes grecques, l'important est déjà là pour le bonheur des oreilles !

Mention spéciale pour le délectable Soul Glitch, avec son ambiance planante et hypnotique, son instru tantôt cristalline tantôt mystérieuse, son refrain à la mélodie absolument irrésistible, son interprétation à la fois sensuelle et mélancolique ♥



Elle a accompagné la sortie de NightRide avec le court-métrage éponyme ci-dessous :

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