20 avr. 2025

Keri Hilson - We Need To Talk: Love [Album Review]



Ce moment tant attendu depuis la première annonce de 2013 est enfin arrivé alors qu'on y croyait même plus : Keri Hilson a sorti son 3ème album !!
Près de 15 ans après son prédécesseur No Boys Allowed, il ne s'intitule pas L.I.A.R. (Love Is A Religion) comme on elle l'avait prévu en 2016, mais We Need To Talk. Pour autant, il n'a pas rien à voir car on y retrouve 2 chansons enregistrées à l'époque et qu'on connaissait déjà depuis 10 ans. De ce fait, si l'on retire également le lead single, cela ne fait plus que 5 inédits à découvrir...
En effet, il se trouve que l'album qui vient de sortir n'est en fait que la 1ère partie d'une trilogie (Love / Drama / Redemption) qui débute par l'amour. Ce n'est pas l'approche que j'aurais choisie pour combler près de 15 années d'absence et une infinité de fausses joies et d'annonces sans suite entre 2013 et 2017. Mais il faudra se contenter de cela pour l'instant.

Passée une intro de 1 minute, l'opus commence véritablement avec Naked (Love) dont les premières notes à l'ambiance victorieuses sont parfaites. La chanson est au final nettement plus ennuyeuse qu'elles ne laissaient l'imaginer.
Changement de registre avec Searchin qui bénéficie d'une belle mélodie comme son interprète en a le secret, mais qui est malheureusement gâchée par une instru grossière, aggressive et très répétitive. Encore un mauvais choix de sample (le refrain de Busta Rhymes sur Victory de Puff Daddy) alors que le single Bae n'était déjà pas très bien loti à ce niveau... La présence du talentueux Method Man ne justifiait pas cette décision Hip-Hop douteuse. Avec son excellent refrain soutenu par des basses marquées, elle avait pourtant le potentiel d'être le meilleur morceau de l'album.
On était en droit d'espérer, pour ces 2 premières chansons, plus réussi de la part de Danja qui a déjà maintes fois collaboré avec l'ex protégée de Timbaland. Il a notamment co-produit le très beau Where Did He Go et produit le méconnu et superbe So Good et la génialissime meilleure chanson de Keri Hilson : Knock You Down. C'est d'autant plus dommage que c'était le producteur de renom à l'œuvre sur ce nouveau projet.

Somethin (Bout U) vient heureusement relever le niveau en mettant pleinement en valeur la voix de Miss Keri Baby. Mention spéciale à la durée d'un peu plus de 6 minutes. Ça n'a déjà jamais été commun, mais cela relève carrément de l'exploit à une époque où les chansons ont du mal à dépasser les 3 minutes.

La preuve avec Bae qu'on retrouve juste après (et dont on avait aussitôt parlé ICI). On ne reviendra pas sur ce lead single qui n'en a toujours pas l'étoffe, et ne s'apprécie pas davantage au sein de l'opus qu'à sa sortie malgré les réécoutes pendant 3 semaines qui auraient pu en révéler un éventuel potentiel.

On reste en terrain connu avec les 2 chansons mises en ligne depuis des années sous la forme de démos.
On retrouve tout d'abord Scream qu'on connaît depuis 10 ans (cf. article ICI) et qui semblait alors être le 2ème single après le raté Keep It 100. La chanson est toujours très jolie mais c'est vraiment regrettable que la délicieuse instru cristalline des 2.30 minutes se mue progressivement à partir de l'outro faisant apparaitre une désagréable guitare électrique.
Ensuite intervient Whatever qui avait leaké un an plus tard (cf. article ICI), mais était alors restée untitled. L'antériorité de cette chanson vraisemblablement produite par Kevin McCall ne s'arrête pas là car il en existe une version de 2010 intitulée You Need et interprétée par Rob Allen qui en est le co-auteur aux côtés de Andre Merritt et Chris Brown. Partant d'une mélodie très sympathique, elle n'a cessée d'être améliorée avec une instru plus soignée, en particulier l'intro. Cela ne se passe pas toujours aussi bien lorsqu'on a pris l'habitude d'une démo. A noter qu'il s'agit de la seule track que Keri Hilson n'a pas co-écrite.

L'écoute se poursuit dans la bonne direction avec la jolie Weigh Me Down qui s'avèrerait être la seule chanson avec le single Bae dont il n'est fait aucune mention lors des phases d'enregistrement d'il y a 10 ans. Ça valait le coup de la rajouter. L'instru n'est pas du plus bel effet, mais la voix et la mélodie en font l'un des temps forts du projet. Elle prouve ici qu'elle est l'une des meilleures toplineuses du game en plus d'être une interprète formidable.
L'opus se termine tout en douceur avec l'apaisant Say That qu'il est surtout agréable d'écouter pour celle qui la chante.

Au final, on retiendra de ces 33 minutes d'écoute un bilan plutôt positif mais en deçà des attentes et du passif de Keri Hilson. Déjà peu nombreuses à découvrir si l'on retire les 2 démos déjà connues (Scream et Whatever), aucune chanson ne se détache vraiment, bien que d'autres soient aussi plaisantes (Somethin (Bout U), Weigh Me Down). Son interprétation caractéristique dont on ne peut se lasser est indispensable pour habiller et donner leur saveur à certaines chansons (Say That, Naked, Bae). Elles ont toutes l'avantage d'être bénies par leur interprète qui n'a rien perdu de son grain de voix savoureux. C'est un réel bonheur de l'entendre à nouveau, de retour pour de bon après sa pause interminable. Il manque toutefois au moins un morceau transcendant, une instrumentale incroyable, une mélodie exceptionnelle, de quoi vibrer et être enthousiasmé comme ce fut plusieurs fois le cas auparavant.
Reste à espérer que les autres parties de la trilogie soient plus mémorables et ne se fassent pas trop attendre.

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