16 mars 2025

JENNIE - Ruby [Review]


De loin la première des 4 BlackPink à s'être lancée en solo il y a déjà 6 ans, Jennie est aussi la dernière à avoir sorti son premier projet - même s'ils se sont succédés dans un court délai de 3 mois. Tout d'abord Rosé en Taylor Swift du pauvre, puis Jisso avec un petit EP assez sympathique plutôt classique K-Pop, ensuite Lisa qui a tenté un patchwork musical Pop US aux velléités urbaines qui peut s'apparenter au Bangerz de Miley Cyrus d'il y a 12 ans, et enfin Jennie qui partage une direction similaire mais mieux exécutée. Ce fut donc une véritable gradation du plus mauvais au plus réussi.


Bien qu'explorant les mêmes registres qu'Alter Ego en plus d'être tout autant porté sur le visuel, Ruby compte moins de défauts et plus de qualités. Ça ne veut pas dire que tout est raté avec LISA - il serait cruel de ne pas mentionner les irrésistibles Tunder, Chill, et surtout le ravissant délice Pop qu'est Moonlit Floor. Cela ne veut pas dire non plus que tout est bon chez JENNIE - Twin est soporifique à souhait et c'est pourtant la plus populaire des 15 tracks si on ne compte pas les 6 singles clippés.
Mais quand il s'agit d'hymnes bruyantes, il y en avait 4 chez la première (Rockstar, Elastigirl, BADGRRRL, Lifestyle) contre 2 chez la seconde. A cet effet, c'est surtout Like JENNIE qui fait vraiment tâche même si le très dispensable 1er single Mantra n'est pas assez mélodieuse.
Quand il s'agit de Pop opportuniste, il y en a nettement moins. On compte bien sûr le banal Handlebars, 100% variété internationale, avec en plus Dua Lipa, afin de viser le tube, même si c'est malheureusement aussi peu inspiré que sur le 3ème album de cette dernière. Tandis que LISA a tenté de diverses manières (Born Again, Rapunzel, When I'm With You) avec autant de têtes d'affiches (Doja Cat, Megan Thee Stallion, Tyla).


JENNIE a été plus loin dans la recherche et cela se ressent avec l'ambiance plus douce et légèrement moins mainstream dont bénéficie toute la seconde moitié de l'opus qui est agréablement homogène. A noter aussi le beau moment offert par Start A War en début d'album. On a même le droit à une charmante intro signé FKJ où le français est fidèle à lui-même.

Enfin, l'autre grande qualité de Ruby tient à ceci : quand il s'agit d'avoir des influences Rap/R&B, cela se produit plus souvent et c'est mille fois mieux fait, de manière plus originale et aboutie que sur Alter Ego. On est à des années lumières de l'inécoutable et caricatural FXCK UP THE WORLD. En témoigne tout particulièrement ExtraL.
De plus, les éventuels artistes Rap/R&B invités sont mieux utilisés et intégrés musicalement, sans compter une plus grosse proportion de producteurs Hip-Hop.
JENNIE peut ainsi remercier Dem Jointz qui a fait du beau travail en lui offrant 3 productions, Pluss qui apparait aussi 3 fois (notamment sur l'excellent ZEN), et Mike Will qui est intervenu 4 fois en faisant ressortir tout son génie sur la superbe Seoul City et la délectable Damn Right sublimée par la voix de Kali Uchis.

Mais c'est à son confrère californien Dem Jointz que l'on doit LA pépite de l'album en plus de le retrouver derrière les très bons Filter et ExtraL. L'incroyable With the IE (way up) reprend brillamment le même sample que l'énorme classique de Jennifer Lopez Jenny From The Block, à savoir Watch Out Now de The Beatnuts. Et cela donne une véritable petite bombe Pop urbaine, enthousiasmante dès les premières notes, et qui se confirme jusqu'à la fin avec une instru de qualité, un refrain hyper entêtant, et une interprétation pleine de charisme prouvant que JENNIE n'a décidément rien à envier à LISA.


Celle qui est aussi la plus jolie du quatuor illustre ainsi parfaitement le fait de garder le meilleur pour la fin en clôturant cet enchaînement de premiers projets solos.
Pour couronner le tout - et c'est mérité - c'est finalement son album qui décroche les meilleures critiques et le meilleur démarrage au UK (et au niveau mondial notamment sur iTunes), alors que LISA a toujours été la plus populaire. Seule ROSE a fait mieux en termes de streams grâce à son insupportable énorme hit APT.

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