5 mai 2016

Drake - Views [Album Review]



2015 était déjà son année, mais 2016 sera encore plus grande pour Drake dont le règne est inébranlable et l'empire toujours en pleine expansion. C'est sans conteste l'événement musical de cette première moitié de l'année : depuis Vendredi 29 Avril, Views est là pour consolider l'édifice. Le nom a subitement été raccourci (il y a moins d'un mois, on attendait tous Views From The 6) mais la star de Toronto a enfin sorti son nouvel album. Une mise en vente programmée récemment qui a probablement poussé Beyoncé à servir sa Lemonade surprise une semaine avant lui pour éviter de se faire éclipser.
La première mention de ce projet remonte à Juillet 2014 mais il aura encore fallu patienter plus de 14 mois après la sortie de sa "mixtape" surprise en Février 2015 pour qu'il voit le jour. C'est dire si l'attente était considérable.
Avec une année 2015 auréolée d'un succès sans précédent durant laquelle il a retourné à son avantage absolument toutes les situations, il a brillamment préparé le terrain pour que le monde entier accueille ce 4ème véritable album de sa discographie avec les plus grands honneurs. Et ça s'est impeccablement déroulé. Avec Views, Drake achève de braquer le game.

Les prévisions de ventes sont à la hauteur de la hype, du buzz, et de l'attente autour de cet album qui est sans contexte LA sortie de l'année. Sans surprise, il réalise le plus gros démarrage de l'année, et sachant que ni Adele ni Taylor Swift ne devraient sortir un nouvel album, il conservera très probablement ce titre pour 2016. C'est aussi la meilleure semaine d'un artiste masculin depuis Justin Timberlake avec The 20/20 Experience il y a 3 ans (968 000).
Régulièrement réajustées, les estimations évaluent à près d'un million le nombre d'acheteurs, ultime témoignage du niveau inégalé qu'a désormais atteint la ferveur autour du représentant de Toronto. En termes de ventes réelles, il s'agit de 852 000 exemplaires écoulés. C'est dans tous les cas le meilleur démarrage de sa carrière. Ce chiffre exceptionnel est toujours plus impressionnant au fil du temps qui passe étant donnée la dégradation du marché du disque qui l'accompagne (hors cas très particuliers telle Adele). C'est de la folie, même pour celui qui est déjà un habitué des démarrages en grande pompe : 447 000 pour Thank Me Later en Juin 2010, 631 000 pour Take Care en Novembre 2012 et 658 000 pour Nothing Was The Same en Septembre 2013 et 495 000 pour If You're Reading This It's Too Late en Février 2015.
De même que pour ce dernier, le million de Views sera réalisé uniquement grâce aux ventes digitales puisqu'il s'agit pour l'instant d'une exclusivité Apple (la version physique ne sera pas mise en vente avant le 6 Mai, avec une semaine de décalage), renforçant l'énormité du chiffre.
De surcroît, aucun clip n'a été réalisé pour cette ère, il n'a pas eu besoin de la moindre vidéo depuis l'onde de choc internet de Hotline Bling fin 2015. Le buzz est assuré avec un rien : une simple pochette fait jaser de part l'utilisation de Photoshoop et les nombreux détournements qu'elle suscite engendrent rapidement un amusant générateur de "memes".
Dans le détail, soulignons la formidable performance accomplie le jour de sa sortie : 630 000 exemplaires ont été téléchargés légalement pour la seule journée du Vendredi 29 Avril (équivalent à la première semaine de vente de Take Care !).

Mais ce n'est pas tout, grâce à Views, il décroche un nouveau record en classant 6 opus consécutivement à la tête du Billboard ! Il égale ainsi Beyoncé qui vient juste d'obtenir son 6ème #1 consécutif avec Lemonade...

De côté des critiques, les avis ne sont pas unanimes - mais c'est toujours le cas avec Drizzy. Certains font état d'un projet moins bon que son prédécesseur, déconcertés par l'absence de gros bangers qu'ils regrettent, tandis que de nombreuses voix s'élèvent pour apporter un soutien sans faille. Mais qu'en est il réellement ? Il est grand temps d'appuyer sur play ►♫

Première excellente surprise - mais loin d'être la dernière - on retrouve pas moins de 20 morceaux sur la tracklist ! Monsieur s'est fait plaisir et nous en sommes comblés ! Cela dit, la quantité n'est pas toujours synonyme de qualité... Cela sera pourtant le cas ici...


L'album commence d'une très belle manière avec un titre très classe qui met parfaitement en valeur la voix chantée de Drake. Avec son ambiance très cinématographique, à la fois mystérieuse et majestueuse, Keep The Family Close pourrait presque être intégré dans un James Bond tel le son de Sam Smith pour Spectre (Writing's On The Wall). C'est un style dans lequel il ne s'était encore jamais aventuré mais cette première lui réussi totalement. La prod impeccable et très travaillée est l'oeuvre de Maneesh, producteur indo-canadien inconnu jusqu'à ce qu'il participe à 4 tracks de Views. Une parfaite introduction.
C'est tout naturellement qu'on enchaîne sur un autre morceau à l'ambiance tout aussi soignée mais cette fois-ci Drizzy passe au Rap qu'on lui connait. Le combo Noah Shebib/Boi-1da est toujours un gage de qualité et ils nous le prouvent ici avec une excellente prod à la mesure du talent du rappeur.
L'enchaînement est tout aussi fluide pour passer au troisième morceau, U With Me? avec son agréable ambiance aérienne, reposante et vaporeuse typique de ses collaborations avec Noah "40" Shebib. A mesure qu'on approche des 3 minutes, on entend aussi la patte de Vinylz et son style caractéristique très présent sur If You're Reading This It's Too Late notamment (mais aussi 0 to 100, Blessings...). Signature sonore supplémentaire de Drake depuis un an et demi, cela lui va toujours à ravir en complément du reste. Le rap est prépondérant mais un petit passage chanté de longueur bien dosée est inséré telle une évidence et s'avère toujours valorisant.
Malgré un style différent car entre Neo-R&B et Indie-Pop, le morceau suivant ne brise aucunement la cohérence sonore présente jusqu'à présent. Feel No Ways rappelle directement le style de Hold On, We're Going Home et il n'y a rien d'étonnant à cela. Un coup d'œil aux crédits permet d'identifier Jordan Ullman, connu pour être le producteur dans le duo Majid Jordan, justement révélé par Drake avec la chanson précitée. C'est aussi dans la continuité de My Love, leur second duo sorti durant l'été 2015. On y retrouve notamment les mêmes synthés 80's, un charmant petit côté Synth Pop, une ambiance à la fois enjouée et aérienne, une mélodie très plaisante et facile d'accès, et un flow chanté savoureux de la part de leur compatriote.



Arrive enfin le premier son typé banger avec Hype, mais il n'a rien de très enthousiasmant. Il n'est certes pas mauvais, mais il manque de saveur. On dirait un rejet de If You're Reading This It's Too Late qui aurait été recyclé ici à défaut d'avoir été retenu à l'époque. C'est exactement le même style, mais on sait le rappeur canadien capable de beaucoup plus percutant dans le genre. On aurait donc pu se passer de ce morceau sur Views, d'autant plus qu'il n'est pas très bien intégré. A choisir, on aurait préféré le buzz single Summer Sixteen dont on regrette l'absence déconcertante de la tracklist finale.
Weston Road Flows est en revanche nettement plus inspiré avec son ambiance chaleureuse qui tranche avec les premiers morceaux sans pour autant détonner. On retrouve de toute façon un côté aérien typique des prods de Noah "40" Shebib.
Mais ce n'est rien en comparaison du morceau qui lui succède. Redemption marque un véritable retour à une ambiance aérienne et ouatée qui est l'essence même du duo Drake/40 dont la complémentarité est sans faille. Sans surprise, ce dernier est l'unique producteur du son.
Cette agréable petite pause permet d'enchaîner sur With Me, un titre en deux parties comme les affectionne le rappeur. La première est malheureusement beaucoup trop courte alors qu'il s'agit d'un des temps forts de l'opus. L'ambiance est toujours vaporeuse, mais les basses sont plus marquées et l'ambiance est un peu épique, avec une instru qui monte en puissance pour mieux nous enthousiasmer avant de redescendre doucement, faisant place à la seconde partie du diptyque. Celle-ci ne comporte pas de variations et propose pendant environ 3 minutes une ambiance sombre, lente et froide, avec des basses très marquées qui la rendent tantôt hypnotique tantôt pesante. Un style que Drake maîtrise parfaitement.
Alternant judicieusement les ambiances différentes, mais des styles très proches, l'album nous offre désormais un délicieux morceau très R&B pour relâcher la pression. Deux featurings très différents apparaissent sur Faithful et ajoutent tous deux une réelle plus-value. Tout d'abord, Drizzy s'est offert une intro du regretté Pimp C qu'on est vraiment ravis d'entendre ici même si sa présence peut surprendre sur ce genre de son. Doux, posé et aérien, on reconnait encore-là l'oeuvre de Noah Shebib et c'est toujours parfaitement produit et taillé pour Drake. Comme si son n'était pas déjà assez bon, on retrouve avec joie un second invité dont le superbe timbre de voix entre August Alsina et Gallant valorise davantage le morceau. Co-producteur du titre, Nineteen85 a enfin placé son petit protégé, le mystérieux prodige dvsn, qui bénéficie ainsi d'un coup de projecteur légitime un mois après la sortie de son excellent premier opus Sept. 5th.
Il faut attendre la 10ème track, pour avoir le premier vrai banger de l'opus. Non pas qu'on s'ennuyait, mais que serait un album de Drake sans banger ? Still Here vient donc combler nos attentes avec un refrain répétitif qui rentre bien en tête, basses marquées, une instru qui captive dès les premières notes, un flow tantôt chanté tantôt plus dur, mais toujours très au point. Il n'en fallait pas plus. Un défaut cependant : il dure à peine 3 minutes, et c'est clairement frustrant.



On retrouve ensuite Controlla que l'on connait depuis un mois (voir ICI), et qui apparaissait alors comme single idéal pour recréer le succès monstrueux de Hotline Bling. Mais c'était avant l'avènement de One Dance. Depuis, Contralla a subi quelques modifications qui l'ont malheureusement fait perdre en qualité. La plus notoire est la disparition du jamaïcain Popcaan, qui apportait pourtant une jolie valeur ajoutée. Il est remplacé par Beenie Man dont la très courte intervention, en plus d'être inadaptée et médiocre, est suivie d'un désagréable bruitage "sirène" qui gâche lui aussi l'ambiance générale. Quelle dommage que la démo ait été retouchée ! La version finale reste néanmoins un très bon son, aussi agréable à écouter que son grand frère Hotline Bling avec sa délicieuse saveur des îles.
Mais pas le temps de se lamenter plus longtemps car il faut faire place au fameux One Dance déjà #2 au Billboard Hot 100 (en seulement 4 semaines) et qui sera dès la semaine prochaine son premier single #1, cela ne fait aucun doute. Et ce sera bien mérité, c'est un véritable hit au refrain irrésistible.
Changement d'ambiance, finies l'insouciance et l'été, place à un beat dark et froid pour accueillir sur Grammys son comparse Future (dont il n'est pas prêt à se débarrasser depuis Where Ya At) assure un couplet médiocre et désagréable dont on se serait vraiment passé. Plus exactement, on se serait bien passé du son tout entier qui est clairement le plus mauvais de l'opus - le seul à jeter en fin de compte. On ne remerciera pas Southside pour la prod... Drake doit arrêter de solliciter ce producteur d'Atlanta à l'origine des 3 plus mauvaises tracks de l'album collaboratif avec Future What A Time To Be Alive. Il devrait garder son style Trap dark typique ATL pour les habitués du genre et laisser Drizzy en dehors de tout ça.
Toutefois, la déception est de courte durée et Childs Play intervient telle une lumière bienfaisante. Il s'agit d'un excellent morceau doté d'un refrain instantanément accrocheur et très addictif, tandis que l'ensemble est baigné d'une ambiance apaisante confectionnée par le fidèle Noah Shebib. Un potentiel de hit urbain se dessine tant le refrain est facile d'accès. Une belle réussite en somme.
Un nouveau banger - le 3ème - lui fait suite, mais celui-ci est déjà connu puisqu'il s'agit de Pop Style. Cependant, la version retenue est différente de celle qui tourne depuis un mois. En effet - et cela a fait grand bruit - Jay-Z et Kanye West ont été retirés de la version finale. Pourtant, rares sont les artistes pouvant se permettent un featuring des deux moitiés de The Throne, et encore plus de les décliner. Visiblement, Drake peut se targuer d'en être. Il voulait uniquement Yeezy et pas Jigga ; il les a finalement rejetés tous les deux sous prétexte que la brève apparition de ce dernier n'était pas satisfaisante... C'est prétentieux, d'autant plus que la mention de rappeurs d'un tel calibre donne toujours un intérêt à une tracklist, mais cela peut se comprendre dans la mesure où l'intervention du mari de Beyoncé était réellement inutile et le son de toute façon relativement faible et clairement pas à la mesure d'un tel trio.



Comme si le but depuis One Dance était d'alterner les titres sombres et ceux plus ensoleillés, Too Good tranche avec son prédécesseur. Deuxième apparition de Rihanna sur un album de Drake après Take Care, la chanson appairait dans la continuité de Work de part ses influences très exotiques. Mais cette fois, elles proviennent directement de la culture Afro-Pop. C'est plus inspiré et agréable mais toujours aussi fade.
La transition se fait par contre plutôt bien sur Summers Over qui est une charmante interlude à ne pas évaluer comme un titre du rappeur canadien puisqu'il n'y apparaît d'aucune manière que ce soit. En effet, cette track d'à peine une minute quarante est entièrement l'oeuvre de Maneesh (qui assure aussi l'intro et l'outro en plus de Still Here) et sur laquelle Majid Al Maskati a posée sa voix en tant que moitié du duo Majid Jordan. Le résultat est une petite merveille très classe aux délicieuses influences Soul. Une vraie bouffée d'air frais que l'on n'attendait pas et qui déroute autant qu'elle ravit. Ainsi, elle met discrètement en lumière deux jeunes talents - une très bonne chose qu'affectionne Drizzy.
Suite à quoi, c'est l'occasion de repasser à quelque chose de classique avec Fire & Desire - un son lent, doux, posé et aérien, qu'il n'est aucunement étonnant de savoir produit par Noah Shebib. De même que Redemption plus tôt dans l'opus, c'est une énième variante du style qui fait le charme du duo et on ne s'en lasse toujours pas, bien au contraire. C'est de toute façon toujours extrêmement réussi.
En plus de porter le nom de l'opus, Views fait office de parfaite outro. Après un démarrage très doux de 30 secondes, le morceau nous dévoile un Drake 100% Hip-Hop, sur une prod un peu épique et très classe du nouveau-venu Maneesh, décidément très bon pour son introduction par la grande porte.
On regrettera la présence de Hotline Bling en bonus car elle annule l'effet outro et arrive comme un cheveu sur la soupe. Elle aurait par contre été parfaitement à sa place entre Controlla et One Dance. On est cependant ravis de la retrouver. Il aurait d'ailleurs été étonnant qu'un tel hit ne figure sur le tracklist d'aucun opus de Drizzy.



Views se présente dans la continuité de If You're Reading This It's Too Late, en plus travaillé - ce qui est logique sachant que Drake considère le projet précité comme une mixtape. La différence réside aussi dans le nombre de club bangers, drastiquement réduit. En cela, Views fait surtout penser à Take Care dont il apparaît assez unanimement comme une version 2016. En plus d'y retrouver - du moins au début - une vraie cohérence sonore (qui fait malheureusement un peu défaut au début de la seconde moitié), on baigne dans une ambiance majoritairement posée, et on ressent de fortes influences R&B qui a toujours été la musique préférée de l'artiste.
Cela n'empêche pas la présence de quelques hits. Ils sont cependant pour la plupart d'une toute autre teneur, reprenant l'exotisme ensoleillé et aérien de Hotline Bling.

Alors qu'on craignait qu'il ne prenne pas suffisamment son temps après Nothing Was The Same, Drake a finalement soigné ce successeur digne de compléter sa discographique impeccable. Jamais un de ses albums n'est décevant !
Pourtant, comme en Septembre 2013, la peur de la déception pouvait hanter ses fans, redoutant cette année une compilation de singles potentiels, succession de bangers à la 0 To 100 mélangés à une autre moitié de sons très Pop pour accompagner son statut qui est désormais celui d'une popstar. Mais il n'en est rien. Son auteur n'a pas cédé à la tentation de la facilité comme il risquait de le faire, il a gardé son intégrité artistique sans se corrompre aucunement.
Drizzy a réussi le tour de force de réaliser un projet très abouti et homogène tout explorant de nombreuses directions. Sorte de compilation de ses diverses influences et signatures sonores les plus caractéristiques, Views ne ressemble pourtant pas pas du tout à une compilation, une collection de "singles" (bien qu'il y ait de multiples coups potentiels). Au contraire, il été séquencé pour former un récit cohérent, comme si l'artiste canadien racontait son histoire dans le contexte des rues de Toronto au fil des saisons. Drake s'est entouré de très nombreux producteurs mais s'en dégage une sorte d'unité que lui seul est capable d'obtenir dans ces conditions. Cela inspire d'autant plus le respect qu'il a pris le risque de sélectionner pas moins de 20 morceaux pour constituer la tracklist. Mais la qualité accompagne la quantité pour nous ravir doublement.
Excellent projet, il est très soigné, jusqu'aux suberbes photos du booklet dont l'esthétisme leur confère une beauté presque irréelle.
Au final, Views représente comme un bilan du son varié qu'il s'est forgé depuis 2012, un peu comme un aboutissement intervenant idéalement au moment où il est au sommet, de sa popularité, de sa carrière et de son art.

2 commentaires:

  1. L'ambiance qui ressort des photos est excellente. On dirait un parrain. J'adore !
    Pour ce qui est de l'album, j'attendrais que Deezer le publie. Assez énervant toutes ces exclusivités. Un coup Tidal, un coup Apple...

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    1. C'est vrai qu'elles sont hyper réussies ! La grande classe !

      Moi aussi ça m'énerve cette nouvelle mode des exclus TIDAL et Apple. La musique est faite pour être partagée, c'est la base de pouvoir streamer librement, sinon comment être sûr que ça vaut le coup d'acheter ? Ils courent le risque d'encourager le téléchargement illégal avec ce genre de pratiques...
      Et bien sûr, cela rend malheureusement difficile l'acquisition des versions physiques qui sortent en décalage ou pire, jamais -_-
      TIDAL est déjà mort depuis sa création il y a un an, il faut qu'ils lâchent l'affaire. Et Apple, c'est le mal !

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